Une famille de musiciens

HISTORIQUE DE LA FAMILLE PANTILLON

JEAN-DAVID PANTILLON, 1804 – 1856

Les Pantillon sont originaires de Praz dans le Vully fribourgeois. L’un d’eux, Jean-David, né en 1804, enfant doué, il fut envoyé finir sa scolarité à Berne et y commença des études de médecine à l’Université. Il les poursuivit à Berlin, où il se spécialisa dans la médecine douce. Homme passionné il fut embrigadé en politique, dénoncé et envoyé en Sibérie. Echappé de ses fers il se réfugia en Pologne, où on l’engagea dans une maison de maître comme domestique. Après quelque temps la maitresse de maison tomba gravement malade. Elle était à l’article de la mort quand Jean-David Pantillon, s’ouvrit au maître des lieux en déclarant qu’il pensait pouvoir la guérir. Ce qui fut fait. L’heureux maître et mari lui prouva sa reconnaissance par un don substantiel qui lui permit de continuer son voyage. Par la suite il fit connaissance d’une jeune dame de la noblesse polonaise qui s’éprit de lui. Tout arrangement avec la famille étant sans espoir, il l’enleva un soir et ils rentrèrent dans le beau Vully presque oublié… Installé au château de Montilier il y pratiqua la médecine et fut nommé Juge de Paix. Un malheureux incident vint ternir cet idylle quand le juge fut attaqué de nuit par deux plaignants qu’il avait réconciliés et qui tentèrent de le supprimer. La famille, effrayée, décida de retourner à Berlin. Jean-David connaissait la ville de longue date et, avec enthousiasme, y pratiqua son art auprès des pauvres. Malheureusement une coalition contre lui des médecins du lieu le fit incarcérer. Grâce à l’intervention de la Baronne Mina von Arnem, dont il avait guéri le fils d’une grave maladie, on lui rend la liberté avec un ordre d’expulsion signé du Prince de Saxe. Il décide alors de se rendre aux Etats-Unis. Le bateau sur lequel naquit un sixième enfant, le petit Benjamin, passa par l’Islande où la famille resta plusieurs mois.

La suite du voyage se fit par le Golfe du St-Laurent, et les lacs Huron et Supérieur pour arriver dans un endroit du nom de « Fond du Lac ». C’est là qu’ils s’établirent. Le médecin se fit rapidement une réputation. Ils auraient pu vivre un temps heureux si une épidémie n’avait décimée la famille. Une dizaine d’années plus tard le docteur mourut lui aussi. Sa veuve, décidée à retourner en Europe, vendit ses terrains, réserva son voyage de retour, mais se fit voler sa fortune par l’homme d’affaire responsable de cette liquidation. Elle et ses quatre enfants, Léonie, Zacharie, Titus et Benjamin (le seul qui retourna plus tard en Amérique) furent recueillis au Havre par un cousin architecte qui les ramena dans sa ville : La Chaux-de-Fonds.

 

ZACHARIE PANTILLON, 1844 – 1929

Zacharie Pantillon, fils du précédent, avait dès son jeune âge la passion de la musique. N’a-t-il pas commencé le violon sans professeur en tenant l’instrument de la main droite. Il n’y a d’ailleurs pas de doute que le sang polonais de sa mère issue d’une famille noble y était pour quelque chose! Il choisit néanmoins l’horlogerie qu’il pratiqua avec succès puisqu’il fut un inventeur remarqué. Le violon fut cependant sa raison de vivre. Il fit entre autres du quatuor avec Numa Droz, futur conseiller fédéral. De sa femme, française d’origine, il eut quatre enfants, Laure (qui devint pianiste), Jeanne, Georges et Corine.

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Dans le jardin de la maison familiale de La Chaux-de-Fonds. De g. à dr., Georges Pantillon le grand-père, Zacharie l’arrière-grand-père, le bébé François et son père Georges-Louis.


GEORGES PANTILLON, 1870 – 1962

Georges Pantillon, né à La Chaux-de-Fonds, fut reçu à 16 ans à l’Académie Royale de Berlin. Il y étudia le violon avec Joseph Joachim, grand maître de l’Ecole allemande et ami de Brahms. De retour dans sa ville natale, il y organisa la vie musicale, fonda la Société de Musique dont il fut le chef d’orchestre en collaboration de l’Orchestre de la Ville de Berne. Il fut aussi un pédagogue réputé: ses méthodes de solfège, d’harmonie et de violon ont été reconnues dans de nombreux pays.

 

GEORGES-LOUIS PANTILLON, 1896 – 1992

Georges-Louis Pantillon, fils du précédent, étudia le violon avec son père. En 1916 il entra au Conservatoire de Genève où il eut le privilège de suivre les cours du prestigieux violoniste hongrois Joseph Szigeti. A La Chaux-de-Fonds G.-L. Pantillon enseigna au Conservatoire, puis à celui de Neuchâtel. Il dirigea de nombreux choeurs et concerts d’oratorio et institua les « Concerts des Rameaux » (concerts gratuits) dont la tradition se perpétue encore de nos jours. Ses compositions populaires le firent appeler « le chantre neuchâtelois ». Il écrivit la musique de plusieurs festivals. Son oeuvre principale, Les Saisons Fleuries (1943) a bénéficié de nombreuses reprises. Son épouse, Alice Pantillon-Brehm, elle-même soliste et professeur de chant, lui donna trois enfants : François, Georges-Henri et Cécile.

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1955 – De g. à dr., les frères François et Georges-Henri, le grand-père Georges, et le père Georges-Louis

 

FRANÇOIS PANTILLON, 1928

Né en 1928 à la Chaux-de-Fonds. Après l’école de recrue et le Diplôme de la Société Pédagogique, obtenue sous la direction de son père en 1949, il se rend à Bruxelles, où il est accepté au Conservatoire Royal de Bruxelles. En 1954 il quitte la Belgique et s’installe avec sa femme à Berne, où celle-ci est nommée violoniste à l’Orchestre Symphonique. Lui, s’occupe de sociétés romandes, en particulier de l’Orchestre de chambre romand de Berne, qui se développe brillamment, de l’Echo Romand qui gagnera un prix au Pays de Galles et de grands chœurs de la Vallée de Joux (250 km à parcourir pour chaque répétition!). Divorcé et remarié, il ira s’établir à Belp où il acquiert La Gloriette en 1962.

Dix ans plus tard, il se rapproche de la Romandie et habite dès lors à Montilier s/Morat. En 1979 sa famille se réjouit de passer sur l’autre rive et ils construisent la maison « Es Samuettes » à Lugnorre, pays de soleil et de lumière. Ses trois enfants auront le plaisir de suivre les cours des écoles et de l’université de Fribourg, alors que leur père sera honoré du geste de la BCU (Bibliothèque Universitaire de Fribourg), qui, pour son 75e anniversaire, éditera une plaquette et ouvrira un Fonds au nom de François Pantillon, compositeur fribourgeois.
(voir la biographie complète)

 

GEORGES-HENRI PANTILLON, 1931

Georges-Henri Pantillon, pianiste, fit son « Konzertdiplom » chez Bruno Seidlhofer à Vienne. Il poursuivit ses études à Austin, (Texas), où il fut nommé professeur. Il enseigna la musique aux gymnases de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds et fut un chef de choeur émérite. Il fait encore actuellement une carrière de pianiste et d’organiste et vit en France. Il a la spécialité de présenter des récitals en alternant l’orgue et le piano. Ses enfants Marc, Louis et Christophe sont tous trois musiciens professionnels.

 

CÉCILE PANTILLON, 1934

Cécile Pantillon, pianiste, « Konzertdiplom » chez F.-J. Hirt au Conservatoire de Berne, se perfectionna avec Bruno Seidlofer à Vienne. Elle fit une carrière de pédagogue et succéda à son père à la direction du Collège Musical de La Chaux-de-Fonds. Parmi ses élèves, Arianne Haering poursuite une carrière remarquable de concertiste.

 

MARC PANTILLON, 1957

Marc Pantillon, pianiste. Diplôme de virtuosité à la Hochschule für Musik à Vienne. Cours particuliers avec le Maître Paul Badura-Skoda. Fait une carrière de soliste et enseigne aux Hautes Ecoles de Musique de Neuchâtel et Lausanne. En 2003, il a donné les cinq concertos de Beethoven en deux concerts dans plusieurs villes de Suisse et de France. Il a enregistré de nombreux CD, en particulier chez CLAVES. Sa fille Anne-Laure est une brillante flûtiste, première soliste de l‘Orchestre du Théâtre de Lucerne.

 

LOUIS PANTILLON, 1960

Louis Pantillon, violoniste. Elève de Max Rostal à Berne et de Yuval Yaron, Franco Gulli et Joseph Gingold à l’Université de l’Indiana. Est professeur à la Haute Ecole de Musique de Berne. Sa femme Carole Haering, violoniste diplômée, enseigne au Conservatoire de Neuchâtel.

 

CHRISTOPHE PANTILLON, 1965

Christophe Pantillon, violoncelliste. Etudia avec Heinrich Schiff à Bâle et Ralph Kirchbaum à Manchester. Fut de longues années violoncelle solo de l’Orchestre du Wienervolksoper à Vienne. Est membre de plusieurs groupes de musique de chambre, en particulier du Quatuor Aron de Vienne avec lequel il fait en permanence des tournées de concerts sur les cinq continents. Son épouse Klara Flieder est violoniste et professeur à l’Universität Mozarteum de Salzburg. Leurs deux fils ont un talent prometteur : Michaël (1993), piano, diplôme de concert de la Hochschule de Essen (2015). Gabriel (1997), violoncelle, est 1er prix du concours Prima la Musica, Vienna 2007.

 

Nous recommandons très chaleureusement le livre : 
La Dynastie des PANTILLON – Sept générations de musiciens

Aux Editions Attinger, Longchamps 2, C.P. 124, 2068 Hauterive, parution décembre 2016